Youssoufou Ouédraogo

Youssoufou Ouédraogo

Extrait de : « Gestion de l’environnement : au-delà d’un Ministère en particulier ! » Publié dans L’Evénement, courant avril 2011

3.2 Regroupements institutionnels

 

Un éclatement politique et donc des instruments institutionnels (et législatifs) est anti ergonomique et, dans notre contexte, absurde. Des synergies peuvent et doivent être organisées pour optimiser tendanciellement l’exploitation des ressources disponibles dans des ensembles plus grands. Cela, par une organisation de la charpente gouvernementale en grappes institutionnelles autour de grappes politiques ciblant un nombre restreint de domaines qui regrouperaient, chacun, un certain nombre des secteurs ministériels actuels.

 

Dans le cas précis de la gestion de l’environnement et à titre indicatif, elle pourrait être intégrée dans un domaine dit du développement durable, qui regrouperait les secteurs suivants :

 

  • économie et développement, pour que l’on cesse de penser le développement durable comme une excroissance de l’environnement (ou l’inverse) ;

 

  • développement du milieu rural (agriculture, élevage, foresterie, équipements ruraux, petites mines et assimilés) dans une approche productiviste intégrée pour « l’harmonisation des approches d’intervention en milieu rural entre toutes les institutions et les acteurs organisés» (Tiré de l’avant-propos du MEF dans la 2ème édition de la Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé, 2007) ;

 

  • ressources renouvelables dans une approche patrimoniale de protection et de conservation de la biodiversité et de la productivité des terres et des eaux.

 

Ainsi, à partir des compétences du gouvernement d’un pays reconnu petit et pauvre comme le nôtre, on pourrait développer une dizaine environ de domaines, de ministères plus grands, à l’intérieur desquels on aurait des synergies d’actions, une mutualisation de l’expertise publique et des ressources disponibles.

 

Cela s’accompagnerait d’une redistribution motivée, techniquement, de l’expertise publique...

 

Cela impose aussi une mentalisation nouvelle de la fonction ministérielle (par les citoyens et les médias) dans la chaîne de la gouvernance nationale. Chacun des ministres « assure la mise en œuvre et le suivi de la politique », soit « du gouvernement », soit « du Président du Faso », soit « du Burkina Faso » dans son secteur (Décret n° 2007-424/PRES/PM/SGG-CM du 13 juillet 2007 portant attributions des membres du Gouvernement). Il s’agit donc, en principe, de stratèges nationaux, à la limite des organisateurs, mais certainement pas des opérationnels, au même titre que les directeurs techniques ou les agents.

 

Pour terminer, il est évident qu’on ne doit pas perdre de vue tous les autres problèmes liés à l’Administration Publique et à ses animateurs de tous rangs et grades. Il y a les inévitables termites, capables de saper les meilleurs édifices, et bien d’autres problèmes qui peuvent constituer des facteurs limitants, quelle que soit l‘adéquation formelle du système de gouvernance. Mais là n’est pas l’objet du débat présent.



04/04/2022
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