Youssoufou Ouédraogo

Youssoufou Ouédraogo

Pieds sur terre

Ce weekend, Médiapart est en accès libre. Je m’y promène et je tombe sur cet article. J'avais une vague connaissance de l'information, entendue sur les médias audio. L'article porte sur la mission d’information sur l’opération Barkhane, qui a auditionné le mardi 2 mars « l’africaniste d’extrême droite Bernard Lugan, référence de nombreux officiers français, en dépit de sa vision racialiste du continent africain ».

 

Bernard Lugan est un exemple illustratif d'un presque "acharnement" (ce n'est pas une critique) à écrire l'histoire de l'Afrique (en gros et en détails), comme on peut le voir sur Wikipédia. Pas besoin d’aller très loin. En voici un extrait (Wikipédia en français du 26 juin 2021 à 10 h)

 

« Bernard Lugan… est un historien français.

Africaniste, il enseigne de 1972 à 1983 à l'Université nationale du Rwanda, pays dans lequel il mène également des fouilles archéologiques. De 1984 à 2009, il est maître de conférences à l'université de Lyon III, où il assure différents cours autour de l'histoire de l'Afrique et de la francophonie. Il dispense également pendant cette période des conférences à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) ainsi qu'à l'École de guerre au sein du module « Histoire et géostratégie de la francophonie ». En 2009, il publie une histoire universelle de l'Afrique sous le titre Histoire de l'Afrique, des origines à nos jours. Il enseigne par ailleurs à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr jusqu'en 2015 avant que son cours ne soit suspendu sur demande du cabinet du ministre de la Défense »

 

Une quarantaine d’ouvrages historiques sur l’Afrique (excusez du peu !) parmi lesquels :

 

  1. Afrique : L'Histoire à l'endroit, Éditions Perrin, coll. « Vérités et Légendes », 1989, 285 p., 23 cm (ISBN 978-2-262-00711-9.

 

  1. Afrique : De la colonisation philanthropique à la recolonisation humanitaire, Étrépilly, Éditions Bartillat, coll. « Gestes », 1995, 390 p., 23 cm (ISBN 978-2-84100-003-6.

 

  1. Afrique, bilan de la décolonisation, Paris, Éditions Perrin, coll. « Vérités et Légendes », 1996 (1re éd. 1991), 304 p., 23 cm (ISBN 978-2-262-01184-0) 2e édition revue et corrigée.

 

  1. Atlas historique de l'Afrique des origines à nos jours, Paris et Monaco, Éditions du Rocher, 2001, 268 p., 24 cm (ISBN 978-2-268-03903-9).

 

  1. (en) God Bless Africa : Contre la mort programmée du continent noir, Chatou, Éditions Carnot, 2003, 329 p., 24 cm (ISBN 978-2-912362-84-1).

 

  1. Pour en finir avec la colonisation : l'Europe et l'Afrique, xve – xxe siècle, Paris et Monaco, Éditions du Rocher, 2006, 385 p., 24 cm (ISBN 978-2-268-06020-0).

 

  1. Bernard Lugan (cartes dessinées par André Fournel), Histoire de l'Afrique : Des origines à nos jours, Paris, Éditions Ellipses, 2009, 1245 p., 24 cm (ISBN 978-2-7298-4268-0).

 

  1. Décolonisez l’Afrique ! Éditions Ellipses, 2011, 202 p. ISBN 978-2-7298-7083-6.

 

  1. Mythes et manipulations de l'histoire africaine : Mensonges et Repentance, Bernard Lugan Editeur, 2013).

 

  1. Les Guerres d’Afrique, des origines à nos jours, Paris et Monaco, Éditions du Rocher, 2013, 403 p., 24 cm ISBN 978-2-268-07531-0

 

  1. Afrique : la guerre en cartes, L'Afrique réelle, 278 p., 2014.

 

  1. Osons dire la vérité à l'Afrique, Monaco-Paris, France, Éditions du Rocher, 2015, 224 p. (ISBN 978-2-268-07740-6)

 

  1. Atlas historique de l'Afrique : des origines à nos jours (2e édition), Paris et Monaco, Éditions du Rocher, 2018, 268 p., 24 cm (ISBN 978-2-268-03903-9, notice BnF no FRBNF37221087.

 

  1. Les Guerres du Sahel : des origines à nos jours, L'Afrique réelle, 2019

 

  1. Esclavage : l'histoire à l'endroit, L'Afrique réelle, 2020

 

  1. Pour répondre aux « décoloniaux », aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance, Éditions Bernard Lugan, 264 p., 2021.

 

Question 1 : d’où leur vient, aux « occidentaux », la motivation, la détermination acharnée à écrire l’histoire de l’Afrique et des pays africains ?

 

Réponse : dans les nombreux sous-chapitres des universaux, les peuples "occidentaux", individuellement et collectivement, se sont donnés les moyens et ont réussi à pré-installer (ils continuent de le faire) leurs convertisseurs, leurs outils intellectuels de calibrage, leurs miroirs de réflexion, etc. C'est tant pis pour les peuples qui n'ont pas produit suffisamment d'outils, les savoirs nécessaires pour adéquatement internatliser ces universaux. Ils sont et resteront condamnés à utiliser les outils disponibles (majoritairement occidentaux), qu’ils leur soient adaptés ou pas, convenants ou pas, pertinents ou pas. 

 

Question 2 : qu’avons-nous à leur « opposer » (au sens d’équilibrer), en plus et en dehors des savoirs de motivation exogène (hors tout jugement de valeur), les rapports commandités par l’UNESCO, l’UNICEF, les Nations Unies, l’Union européenne, entre autres ?

 

Réponse : pas grand-chose.

 

Cette réponse ne disqualifie pas pour autant, et ne cherche pas à disqualifier, les experts et intellectuels africains ou à ignorer le peu existant, inexploité souvent par réflexe d'habituation aux savoirs exogènes (encore une fois, sans jugement de valeur). Chacun fait ce qu'il pense avoir à faire, dans les limites et conditions matérielles, immatérielles et environnementales qui sont les siennes. C'est un constat froid de l'inconsistance et de l'insuffisance (qualitative et quantitative) de l'existant, malgré les sursauts de l’après indépendance et les secousses prometteuses de ces dix ou vingt dernières années. C'est dire qu'en attendant, la perception et, de là, le diagnostic et suites à donner de l'Afrique (et de ses pays individuels) par le reste du monde et par nous-mêmes, se fera, globalement, via les outils des autres.

 

En matière de production de savoirs, il y a donc plus d’intérêt dans les inter-stimulations que les inter-flagellations (à suivre).

 



26/06/2021
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