Youssoufou Ouédraogo

"l’organisation de la solidarité autour des déplacés internes et de la pandémie de COVID-19, met à nu les limites objectives des expressions traditionnelles (en réseaux privés) de la valeur solidarité : les collectes et dons via ces réseaux, convertis en budget de l’État ne représenteraient qu’une ou deux journées de recettes fiscales. Rien ne vaut donc un "bon Etat", même capitaliste. Et personne n’en prêtera un à quiconque. Partir de la mal-gouvernance actuelle, réelle, et s’y bloquer pour délégitimer et déconstruire tendanciellement l’esprit de service public, la loyauté envers l’ambition d’État-nation, serait une faute de pédagogie, d’où qu’elle vienne" (La Gauche Nationale… p. 141, sous-chap. "Procès idéologique").

A la lumière de ce qui est cité, comparons les deux formes d'expressions de solidarité actuellement en cours dans notre pays, pour alimenter le Fonds de Soutien Patriotique. Il s’agit :

1 - des initiatives structurées et organisées par l’État à travers de nouveaux impôts et de nouvelles taxes sur certains produits comme les boissons alcoolisées, les tabacs, les cosmétiques, etc. ; et

2 - des dons divers collectés en réseaux privés (hors État) à grands renforts de reportages et de déclarations patriotiques. L’État n’y intervient que dans la réception par le Trésor Public (normale) ou par le Président IB (possiblement calculatrice, dans les deux sens).

Au 31 mars 2023, environ 7,8 milliards auraient été collectés par le Fonds de Soutien Patriotique dont environ 7,4 (plus de 95%) de taxes et d’impôts (point 1) alors que les contributions volontaires ne représentent qu’environ 0,4 milliard (point 2). Objectivement, comme on dit, il n’y a pas match.

Source des chiffres : "Burkina/Fonds de soutien patriotique : plus de sept milliards FCFA collectés" By Wakat Sera - 3 avril 2023