Youssoufou Ouédraogo

Youssoufou Ouédraogo

Pour « nos enfants », attention aux bonbons et sirops

« La véritable liberté publique ne peut avoir lieu que lorsque la sécurité des personnes est assurée. » (Montesquieu). Tiens !

 

C’est bien de cela qu’il s’agit, liberté publique, dans nos rapports pédagogiques à nos concitoyens, dans nos appréhensions, descriptions et analyses du réel, et dans nos impulsions politiques circonstancielles, à défaut de leadership (à conquérir ou à construire ?).

 

1 - Si on devait ne suivre que les désirs de nos enfants, on les nourrirait de bonbons, dit-on. Il en va de même pour les fan-clubs. A maintes occasions et sorties publiques, l’impression est que « c’est nous on a choisi » (pour parler en « bon français ») de nourrir « nos enfants » avec des bonbons. « C’est nous on a choisi » de ne pas les contrarier, de respecter leurs désirs natifs et primaires du sucré, etc. Dans cette logique, « c’est nous on a choisi » encore d’encourager et pousser « nos rejetons » à n’exiger que des bonbons, et encore des bonbons. Peut-être parce qu’il y aurait des ‘like’ à prendre. Et quand on a des ‘like’, on croit pouvoir faire trembler tout le monde. C’est une valorisation comme une autre, et tant pis pour l’hyperglycémie et le reste.

 

2 – Élèves au primaire jusqu’en 3ème, on nous a appris la rédaction où il faut relater, inventer et raconter des choses. Puis est arrivée la dissertation où l’on nous a appris qu’il faut présenter (si ce sont des faits) ou faire (si c’est un argumentaire) d’abord la thèse, ensuite rechercher, présenter ou faire une antithèse, et seulement après, risquer un jugement ou faire une synthèse. On parle aussi de discuter mais ça, c’était quand on est grand, genre étudiant. Chez les juges, ils appellent cela instruire à charge (thèse) et à décharge (antithèse), avant toute sentence (synthèse). De nos jours, par le truchement des réseaux sociaux mais pas seulement, « c’est nous on a choisi » de simplifier : une thèse seule, suffirait à faire une synthèse. Un son unique et monocorde suffit à émettre une sentence sous-entendue ou explicite, à proclamer une « vérité ‘intouche’ » ou similaire. Parfois même, nul besoin de fait ou d’argument, des cris stridents suffisent. C’est aussi facile que d’offrir un bonbon pour faire taire un enfant qui pleure ! Bref, ça se passe comme si, au sommet du mont de la stupidité, « c’est nous on a choisi » d’être parmi les premiers arrivés et « plus-pire », d’y emménager.

 

3 – Quand on est attentif aux termes et expressions usités par nos jeunes du pouvoir et au pouvoir, on peut noter que leur culture politique sont des vagues assimilations d’extravagances « patriotiques », de thèses hasardeuses et autres sophismes entendus par ci, par là. J’allais oublier les plateaux télé ; ce n’est pas pour rien que le haut personnel gouvernemental en est issu. C’est très bien mais c’est insuffisant à leur niveau de responsabilité. Cela impose de la sobriété sur le terrain politique (ou politicien), encore plus pour une armée déjà trop politisée, à faire converger sur la cible immédiate qu’est la lutte anti-terroriste. Pour percevoir cela, il faut :

 

  • avoir été nourri et soigné au pluriel, et surtout nourrir et soigner ses « enfants » dans les mêmes termes : sucré et amer, salé et fade, paprika et « foronto », sirop et nivaquine, piqûre, suppositoire, etc. ;

 

  • avoir constamment à l’esprit les questionnements du genre « et si c’était… ? », « et si ce n’était pas… ? »

 

Au total, (1) essentiellement nourris aux bonbons et soignés aux sirops, (2) incapables d’équilibre de collecte et d’exposé des faits (au moins les intentions), (3) impulsion, sinon excursion politique sans profondeur (je parle là, d’une limite et non de volonté ou de sincérité). Voilà pour le moment notre salade composée à bien mâcher pour bien digérer. Il en va de nos ambitions sécuritaires (de libertés publiques) et nos projection et insertion à la sous-région, à l’Afrique, et dans l’avenir ?

 

Puissions-nous sortir des bonbons et sirops, revenir à une humilité réelle et, quand il le faut, faire contrition et fermer tout faux front, tout front inutile ou qui pourrait attendre.

 

Je ne sais pas quand, mais la guerre a bel et bien commencé. Heureusement, par le fait d'une meilleure réactivité et des ripostes systématiques, le moral s'est globalement amélioré et est entrain de se redresser (même si ce n'est pas encore partout). On attend et on espère confirmation par une amélioration des statistiques sur le front social.

 

Une salutation locale commence par : « Votre place/position est belle ! ». Ce à quoi on répond « Ce sont les autochtones qui l’ont balayée/aménagée ».

 

Courage et succès à nos FDS, VDP et à tous les autres, pour que soit belle, notre place !



22/02/2023
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