Crépuscule des lunes soleils
Flétris et passés les uns,
Poussent et arrivent les autres.
Le Berger filé, ses moutons s’exhibent, ou le tentent
Toujours au plus donnant,
L'ondoyant et plastique immatériel,
Valeurs et conscience, mouchées
Et résidus essuyés, par terre jetés.
Se lèvent ou le tentent, les honneurs descendus
Dans un pullulement de principes grillés à cendres ;
Quand s’élancent des astres à la coque séchée,
Constellation aux jus assassins
Evanescentes étoiles se croyant désormais polaires.
Attirés et fraîchement réchauffés,
Des moutons ne se rêvent plus que bergers nouveaux.
Le soleil en vain déraisonné, filé,
Se veulent « soleil parti, vive le soleil ! »
Ne se voient ni tiédies ni rancies,
Vivent leur crépuscule en rêves d’aurore.
Des principes, par leur soleil, liquéfiés
Par leur attirail qui les a perforés
Qui les faisait dédire tous leurs saints devant les hommes.
Des convictions polluées, inondées à l’asphyxie
Par les bris à tout rompre des repères.
Des références étirées à en perdre haleine et limite,
Des aciers délayés en papier aluminium
Des porcs épics aux piquants ramollis ;
Des polyglottes à deux mots : ça passe !
Et que de brebis qui niaisent !
Volontiers éblouis par des croissants lunaires,
Oubliant leurs pieds, elles se traînent sur le dos
Pour ventre, mieux montrer
A des moutons qui puent leur laine !
Qui ne sentent plus mouches ni rien
Que leur berger d’il y a trois ou quatre pas.
De l’air, pour respirer !
De l’air, s’il vous plaît !
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Ce poème date des années 1990, mais garde de l'actualité
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