Connaître la "Maison du peuple" ?
Connaître la "Maison du peuple" paraît banal à Ouaga. Tout le monde ou presque, connait la Maison du peuple. Mais lorsque chacun ferme les yeux et essaie de se faire une perception (forcément personnalisée), on peut retrouver :
- En aperçu plus ou moins instantané : les kiosques et les parkings de dehors à l’entrée, le maquis-restaurant (j’oublie le nom) à l’intérieur ouest avec ses poulets "falambés", les parkings intérieurs, les toilettes publiques, le bâtiment administratif, la "Maison du parti RDA", la vaste poubelle à l’arrière court, les vendeurs à la crié, la paillotte VIP, et souvent les activités et occupations ponctuelles organisées dans la cour, etc.
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En regard plus ou moins étalé dans le temps : (1) volet culturel : les nuits des établissements scolaires (avec feus Ki Jean et Toe Finley) les concerts des "vedettes en herbe" (Issouf Compaoré, Traoré Seydou Richard, le regretté Tondé Roger (avec son "Brave Robert" hystérisant pour tout élève), les concours d’orchestres dont un très serré, remporté par le Volta Jazz (chanson Beni Djarabi) face à L’harmonie voltaïque (chanson UNESCO), les jeux des troupes traditionnelles avec la "profanation" (je ne trouve pas d’autre mot) du Larlé Naba Anbga, et sa revanche lorsque sa "Guitare de Tenga", reprise par le Super Volta a déclenché une hystérie collective, etc. ; (2) volet politico-syndicale : les assises et congrès de syndicats (UGEV et son IXè congrès et la scission, SNEAHV, etc.) et de partis et organisations politiques (création du MPP, par exemple) ; (3) volet socioéconomique et assimilé : le premier SIAO (si ma mémoire est bonne), les différentes foires annuelles (produits agroindustriels, produits iraniens, etc.) et autres expositions ; (4) autres volets dont le Forum sur la recherche scientifiques et les innovations technologiques (FRSIT).
Et de toutes ces "façons" de connaître la Maison du peuple, il n’est question que de l’aspect matériel ; et de cet aspect matériel, il n’est question que du "qu’est-ce que c’est ?", éludant le "où ça se trouve ?", indispensable pour des interactions, comme s’y rendre. Quid des autres sensations attractives ou répulsives (ambiances lumineuses et sonores, impressions "psychologiques" induites et assimilées, etc.,) qui sont autant de "façons" différentes et additionnelles de connaître la Maison du peuple.
En clair, chaque "connaisseur" de la Maison du peuple tient à l’esprit, en chaque circonstance singulière, une tout aussi singulière combinaison plus ou moins étendue (espace et temps) d'une infinité de choses, comme étant "sa Maison du peuple", ce qu’il en connait, ce qu’il en retient, en fait, ce qui a attiré ou attire son attention, ce qui l’a impacté ou l’impacte le plus, etc. On peut imaginer le dialogue de sourds entre celui qui, en fermant les yeux perçoit l’hystérie de la Guitare de Tenga, un autre qui perçoit les poulets "falambés" du maquis, celui qui perçoit les toilettes publiques, si rares à Ouaga, ou l’imposante bâtisse ‘Maison du parti RDA’.
Aussi banale que cela puisse paraître, peut-on connaître la "Maison du peuple" ?
Bien sûr que non (si connaissance totale, absolue), et bien sûr que oui (si connaissance partielle, circonstanciée). Et même dans ce dernier cas, il faudrait des livres, des films documentaires, des expositions photos, etc. pour témoigner de, et argumenter sur "sa connaissance" de la Maison du peuple. Et parce que parcellaire et contextuelle, ladite connaissance devrait être exploitée, utilisée dans les mêmes termes et limites.
En attendant livres, documentaires et archives photos, on peut remplacer ‘Maison du peuple’ par n’importe quel concept synthétique du genre ‘culture’, ‘tradition’, ‘science’, ‘religion’, ‘ethnie’, ‘patriotisme’ etc. Il serait alors loisible de comprendre à quel point, on peut être dans la méprise, l'incompréhension, le dialogue de sourds, ou assimilés sur des questions à risque de "kèdia" (coups de poings), si l’on était face à face, l’un l’autre (individus ou collectifs). Et cela se complique davantage si l’on rentre dans les concepts analytiques comme ‘rue et jeunesse consciente’ ou ceux relatifs aux questions sécuritaires du moment.
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