Youssoufou Ouédraogo

Youssoufou Ouédraogo

Période toujours déterminante

... l’après 2015 était déterminante. Et malgré les changements intervenus, et à cause desdits changements, elle reste déterminante pour le pays...

 

En chaque citoyen, instruit (formellement) ou non, il y a de la substance intellectuelle à mettre au service des débats essentiels, des enjeux nationaux, au-delà du parti pris, des admirations et aversions spécifiques, généralement mauvaises ‘conseillères’. Nous sortons de grands mouvements populaires, salués à travers le monde comme des exemples de refus assumés (en sacrifice) face :

 

  • aux fourberies politiques : le forum de réconciliation nationale de 1992, suspendu sine die sans avoir commencé, la Journée nationale du pardon de 2001 où ce qui était proposé par le Collège des sages comme un commencement a été converti en un couronnement dans l’urgence, le CCRP de 2011 où les implications pratiques des conclusions ont été dévoyées, etc. ;

 

  • aux finasseries ‘légales’ se jouant de la paix et de la stabilité contre la terreur politique pour maintenir au pouvoir un clan politico-familial : l’assassinat du juge constitutionnel Salifou Nébié en serait un exemple, en relation avec la modification de l’article 37.

 

Nous avons le devoir de nous en sortir ‘vivant’ pour confirmer la valeur salvatrice de ces luttes, et en recharger l’esprit dans les esprits, sans les surmener, les griller ou les faire exploser. Cela, afin que nul clan politique ne soit tenté par les mêmes fourberies et finasseries ; afin que, dans les mêmes conditions ultérieures, l’on ne se retienne de lutter parce que les fruits de ces sacrifices n’auraient pas tenu les promesses de leurs fleurs. Qu’on le veuille ou non, il va falloir faire théoriquement (intellectuellement) face à tous nos problèmes, dans la diversité, pour mieux en faire face politiquement et socialement, dans le consensus ou, dans le pire des cas, des majorités déterminantes et légitimées sous une forme ou une autre. Ces débats entreront progressivement et inévitablement, s’ils n’y sont déjà, dans leur phase hyperbolique : celle des passions réelles ou feintes, des excès langagiers hypocrites ou sincères, et donc, de tous les risques de non-contrôles et de débordements néfastes. Ces risques seront difficilement évitables si les ‘déchets’ ne sont pas régulièrement décapés pour laisser respirer les bandes de tolérance, alors élargies car, au-delà de la violence verbale, il n’y a rien d’autre que la violence matérielle, physique. Le souci, c’est de permettre au citoyen moyen (individuel ou collectif) de pouvoir interpeller n'importe quelle organisation, n’importe quel représentant (politique, militaire ou civile) sans difficulté ou quelconque crainte particulière. Sans l’implication de ce citoyen moyen, rien de substantiel ne peut être acquis comme le montre les grandes mobilisations de ces dernières années : ce sont d’illustres inconnus, des citoyens ordinaires, qui sont « morts pour la Patrie », qui portent en eux des séquelles et des blessures, en réalité, nationales. Ce n’est ni le nez collé aux évènements, après épreuve politique ou chaque attentat, ni dans l’immobilisme intellectuel, que la nation pourrait dominer théoriquement ces enjeux, conditions indispensables à leur dépassement pratique ergonomique et porteur de progrès. (Extrait de « Vivre ensemble, au-delà du slogan », 2018).

 

PS : En attendant, le détricotage "idéologique" se poursuit, se structure même, par derrière les Pouvoirs formels, apparemment plus soucieux de se démarquer de l’insurrection et évènements liés que de l'inverse. Et la question qui taraude l’esprit, qui vaut son pesant de risque est la suivante : la distinction « Mort pour la Patrie » est-elle menacée de révocation pour ceux de 2014 et 2015 ?



25/08/2022
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres