Lettre à mon Berger
Demain
Je dirai non !
Non à la rigueur,
Non à la vertu.
Je dirai non au travail
Non au zèle.
A partir de demain,
Que semblant je ne ferai
Mon corps, je le porterai ;
Au devoir, je le poserai
Et d’autres chats, je fouetterai.
A partir de demain,
Comme d’autres, je ferai :
Sur déclic, j’applaudirai
Après quoi, je dirai
Quel bel étalon !
Pour quel vilain bodet.
A partir de demain,
La comédie, je jouerai
Celle qui nous est jouée
Qui nous est apprise
La comédie des Bergers.
A partir de demain,
Que reprendre, je ne ferai :
Le spectacle, reprendre
Tellement simple !
Combien juteux !
Comment ai-je pu
Si aveugle, demeurer ?
Ma voix, rayer pour réveiller
Ceux qui, à ma vue s’endorment ?
Comment ai-je pu
Si sourd demeurer ?
Et ma tête épuiser
Et mon corps évider
Pour travailler.
Tellement facile !
Applaudir d’indignation,
Rire des larmes.
Fermer l’œil pour voir
De l’or plein les cauris.
Tellement simple !
Monter sur des gouffres
Descendre dans des sommets
Pour ensuite léger devenir ;
Aussi léger que lourd, on était ;
Pour ensuite s’envoler
Voler aussi haut
Que bas on était.
Tellement facile :
Conduire dans l’abîme.
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