Youssoufou Ouédraogo

Pages 102-103

Des esprits « libres » mais de cerveaux lavés ou corrompus, une « imbécilité de masse bien documentée » grâce aux réseaux sociaux, la post-vérité où l’absence de faits têtus s’imposant à tout observateur…, voilà des constituants « durs » (non digestibles mais y contribuant) de la salade composée du moment que chaque individu ou assemblée humaine doit ingérer pour en tirer de la substance pour lui ou elle-même et en direction des autres.

Le référentiel humain présenté considère l’extrême comme une différence à détecter (ou à revendiquer), à comprendre sans obligation de résultat, mais à traiter comme telle. L’humanité est riche de la diversité des individus qui le constituent et l’individu, une incarnation récapitulée de cette richesse et, à ce titre, inépuisable. Différence discriminante et entité individuelle sont, virtuellement, des positionnements-bascules (extrême/modérée) selon le domaine et le référentiel spatiotemporel et circonstanciel considérés. Dans cette optique, tout en gardant à l’esprit que le passage à l’acte est manichéen, reconnaître la diversité et en tenir compte, au lieu de la contraindre au milieu, à la conformité, est la meilleure garantie d’une stabilité systémique. Sur le plan comportemental, cette diversité se décline sous l’influence de déterminants à trois niveaux inter reliés de façon complexe et évolutive :

• biologique (intrinsèque), propre à l’individu ;
• social (extrinsèque proximal), propre à l’environnement et l’ontogenèse du sujet ;
• sociétal (extrinsèque ultime), propre à la phylogenèse humaine à travers des valeurs universelles, qui permettent de stigmatiser comme humain, un comportement.

Ces valeurs universelles fonctionnent en système et suivent des dynamiques spatiotemporelles et circonstancielles dans leur lecture, signalisation et expression spécifiques, dans leur ordonnancement comme déterminant ultime de comportement.

À la lumière de ce référentiel humain, des déterminismes intrinsèque et extrinsèques du comportement, il a été constaté un relatif immobilisme de la situation politique en Afrique, inévitablement source d’instabilité, parfois fatale (perte d’équilibre dans l’équation ne pas détruire et ne pas être détruit). Il a été, aussi, analysé les pratiques politiques en Afrique afin d’en tirer des pistes d’amélioration, en l’occurrence, la nécessité pour les peuples africains d’assumer les interactions pédagogiques avec leur élites dirigeantes quel qu’en soit le coût. Autrement, le continent continuera à végéter dans les extraversions politiques et économiques avec des ressources piégées et péchées par les puissances étrangères via les appâts dits aides ; ses populations continueront à être la risée et les larmes de notre humanité…